Des ressources vertes qui partent en fumée... C'est non !
01/03/2021 |
Broyage
Communication
Déchets verts
Paillage
On entend souvent : « je brûle mes déchets verts, mais comme j’en ai très peu, je crée moins de pollution que si je prenais ma voiture pour aller à la déchèterie ! »
Mais savez-vous que brûler 50kg de végétaux émet autant de particules que parcourir 37 900 km avec une voiture essence.
Et pas un vieux véhicule, une voiture récente !
En effet, ces dernières années, on constate une hausse de production des déchets verts, l'entretien du jardin pour les particuliers génère 160 kilos par personne et par an. Même si la majorité des foyers ne brûlent plus leurs déchets, le brûlage à l’air libre reste pour beaucoup la solution de facilité. Selon l’ADEME, 9 % des foyers continuent de brûler à l’échelle nationale alors que cette pratique est pourtant interdite depuis plusieurs années par le règlement sanitaire départemental.
C’est pourquoi, Valorizon, syndicat départemental du Lot-et-Garonne, ses adhérents et l’Agglomération d’Agen ont souhaité sensibiliser leurs administrés sur le fait que les déchets verts constituent une ressource précieuse pour notre jardin et que leur brûlage a un impact néfaste pour notre environnement. C’est donc en partenariat avec l’ARS (l’Agence Régionale de la Santé) qu'une plaquette a été conçue.
Emilie Alvarez, chargée de mission biodéchet au sein de ValOrizon nous explique comment a démarré ce partenariat.
« En 2017, suite à une présentation de ValOrizon sur la problématique de l’augmentation de la production des déchets verts, l’ARS nous a contacté pour créer ensemble une plaquette contre le brûlage. L’ARS s’est chargé de financer cette opération et continue de le faire encore aujourd’hui pour son animation sur le territoire.
L’impression de la plaquette a été réalisée à la fin de l’année 2018 et sa diffusion a démarré dès 2019 à travers un programme d'accompagnement, une sensibilisation auprès des différents acteurs du territoire : grand public et collectivités.
L’objectif est bel et bien de contribuer au changement des pratiques chez les particuliers, les entreprises paysagères et les collectivités dans la gestion des déchets de jardin afin de diminuer la quantité des déchets brûlés à travers deux axes :
- la baisse de la production des déchets, notamment grâce à de la plantation des espèces végétales peu productrices de déchets verts et peu allergènes, la gestion différenciée des espaces, l’éco-pâturage, …
- la gestion autonome des producteurs pour valoriser les déchets de végétaux notamment à travers le compostage, le broyage et le paillage.
Pour cela des ateliers de démonstration sont organisées sur ces différents thèmes, notamment lors de la distribution de composteurs par les EPCI de collecte et des réunions de sensibilisation ou manifestations qui ont lieu sur l’ensemble du département de manière régulière. Les plaquettes en format papier et des affiches sont disponibles dans la majorité des mairies.
Environ 5 000 foyers ont été sensibilisés depuis 2 ans soit presque 5 % de la population Lot-et-Garonnaise. Un accompagnement et un suivi sur le long terme sont nécessaires pour qu’il y est un réel changement structurel.
Pour cela, la constitution de réseaux de proximité de guides-composteurs-pailleurs à l’échelle des inter-communalités est en marche. In fine, la montée en compétence des différents acteurs, particuliers, bénévoles, professionnels formés aux solutions alternatives de prévention et de gestion de proximité des déchets verts est la clé de la réussite.
Le département de Lot-et-Garonne est en train de se diriger vers la généralisation de la mise en place du tri à la source des biodéchets qui rentre en parfaite adéquation avec cette action grâce à la constitution d’une filière de gestion de proximité.
Aujourd’hui tout s’accélère ! »
Vous l’avez compris,
la circulaire du 18 novembre 2011 interdit de brûler des déchets verts à l’air libre.
Toutefois, des dérogations ou cas particuliers (végétaux infectés, plan de prévention des risques d’incendies de forêts (PPRif), gestion forestière, absence de déchetterie) permettent cette pratique de manière épisodique et exceptionnelle, après accord de l’autorité compétente localement, tout en respectant certaines modalités. Par exemple, la circulaire indique qu’une dérogation peut être accordée en zone périurbaine et rurale en absence de déchetterie ou de système de collecte.
Outre le côté réglementaire, le déchet vert doit être considéré comme une véritable ressource permettant d’apporter aux sols des fertilisants organiques dont ils ont besoin.
- Céline Solbet, animatrice du RCCNA -